“A Noël je n’ai pas plus envie de rose que je ne voudrais de neige au printemps. J’aime chaque saison pour ce qu’elle apporte.” William Shakespeare.
L’art de vivre scandinave est étroitement lié à la nature et au cycle des saisons. Il s’agit d’ailleurs de l’une de ses recettes les plus efficaces pour éprouver les hivers longs et rudes du Nord de l’Europe, tout en conservant un indice de bonheur des plus élevés au monde.
Vivre au fil du temps, c’est l’occasion de se reconnecter à soi-même, aux autres et à la nature. Chaque saison s’accompagne d’émotions et d’activités qui lui sont propres. Nous vous guidons ici pour un chemin Koselig à mesure des différentes périodes de l’année.
Le printemps : un élan d’inspiration bouillonnante
Le printemps signifie littéralement la « première saison » : c’est la période symbolique de la naissance et de la renaissance. Les bourgeons commencent à éclore, on entend les oiseaux chanter et les abeilles bourdonner… Un éveil de la nature qui se manifeste pour donner lieu à une explosion de couleurs et d’odeurs. Des échanges se font entre les insectes et les fleurs pour permettre la pollinisation.
Ce nouvel élan nous permet d’associer le p
rintemps à l’émotion de la colère. Loin d’être une émotion dite « négative » uniquement destructrice, lorsqu’elle est maîtrisée et dirigée vers un objectif, la colère est instigatrice de changement et représente un réel souffle de vie.Le printemps est la saison de la croissance, celle où l’on se sent « vivant », où l’on peut laisser libre cours à son inspiration. Ce nouveau dynamisme bouillonne et vient booster notre énergie, nous nous sentons capables de déplacer des montagnes et changer ce que nous voulons voir transformé autour de nous.
C’est le moment d’aller de l’avant et de commencer de nouveaux projets, de se lancer dans des activités DIY (Do It Yourself) : bricolage, peinture, jardinage… On prépare son terrain, à l’extérieur comme à l’intérieur. Organiser ses semis, réaliser un « nettoyage de printemps » permet de ne garder que l’essentiel pour laisser germer ses idées, laissant notre énergie créatrice rejaillir sur le monde. Cette saison ouvre la voie au développement et à l’épanouissement vers ce que nous souhaitons vraiment.
L’été : partage et spontanéité
De juin à septembre, l’été est la saison des blés et de la fructification.
On moissonne et on récolte les fruits de cet élan créateur du printemps. Le soleil est au rendez-vous et les journées sont longues, nous offrant tout le temps nécessaire pour profiter des beaux jours. La météo est propice aux activités extérieures et aux expérimentations, l’été nous invite à vivre et à rayonner.
Ainsi, il s’agit ici de la saison de la joie, de la spontanéité et du partage. On apprécie les petites choses de la vi
e, en harmonie avec soi-même et avec un réel plaisir de se rassembler. En effet, l’enthousiasme est décuplé lorsqu’il est vécu à plusieurs.Partager notre joie en toute simplicité nous permet de gagner en confiance et en bien-être, de resserrer les liens avec nos proches et de développer notre ouverture sur le monde en faisant de nouvelles rencontres.
L’été coïncidant souvent avec les périodes de vacances, on peut choisir de le vivre à notre guise : à fond, ou avec lenteur. S’essayer à de nouvelles activités, découvrir des lieux jusqu’alors inconnus ou profiter des plaisirs simples… Quoi de plus Koselig que des grillades entre amis, une randonnée pique-nique ou quelques heures de farniente dans un hamac. C’est le moment de jouer, de s’amuser, de goûter, de partager un verre en terrasse en laissant le temps s’échapper.
L’automne : une pause flamboyante
Feuilles mortes, champignons, flaques d’eau et citrouilles… L’automne est également une saison haute en couleurs, qui n’a rien à envier à sa cousine Printemps, saison de transition. Alors que cette dernière nous fait part de l’éveil de la nature, l’automne nous donne à voir sa préparation pour une mise en sommeil. Cette végétation en déclin, ainsi que les jours qui raccourcissent, nous offrent une majestueuse leçon sur la beauté du lâcher-prise.
Tout comme la nature, nous nous sentons souvent moins énergiques, notre rythme se ralentit et nous commençons à nous replier vers l’intérieur réconfortant de nos foyers. Nous sommes invités à faire le bilan de ces derniers mois, qui ne se fait pas toujours sans une certaine mélancolie.
Lors de cette période, une tristesse passagère peut alors se faire ressentir. Celle-ci correspond parfaitement à l’essence même de cette émotion. En effet, le rôle de la tristesse est en tout premier lieu de nous aider à accepter la perte et le changement. L’introspection est bénéfique en ce qu’elle nous permet de nous reconnecter à nous-mêmes et de trouver notre équilibre, tout en nous débarrassant de ce qui nous bloque, ce dont nous n’avons plus besoin.
Un proverbe norvégien nous inculque qu’ « il n’y a pas de mauvais temps, juste des mauvais vêtements ». Pourquoi ne pas chausser ses bottes de pluie et profiter de l’odeur d’humus de la forêt automnale, de ses couleurs flamboyantes… avec pour récompense une portion fumante de marrons chauds. La slow-life est à l’honneur : on prend son temps pour cuisiner une bonne soupe de potiron, lire ou écrire, de préférence emmitouflé dans une couverture moelleuse.
L’automne est la saison du Koselig par excellence, ou de son cousin danois le « Hygge » : Le hygge, c’est offrir à un adulte responsable et usé une pause. Une pause. Juste une petite pause. C’est vivre des moments de bonheur grâce à des petits plaisirs, et savoir que tout va bien se passer. (Mike Wiking)
L’hiver : quand chaud et froid s’entremêlent
Le mot latin « hibernum », qui indique la saison froide, prête son nom à l’hiver. On peut aisément prendre conscience de sa fonction au vu de sa proximité avec le mot « hibernation ». Celui-ci désigne la période à laquelle certains animaux se mettent en hypothermie afin de fonctionner en régime ralenti et conserver leur énergie durant la vague de froid. C’est ici tout le symbole de l’hiver : l’eau se fige et gèle, les arbres sont dénudés, la météo moins clémente nous contraint à passer l’essentiel de notre temps entre nos murs.
A la manière de notre environnement, l’hiver nous invite à nous replier vers notre essence vitale la plus minimale. La fatigue et le manque de lumière ont tendance à déclencher une certaine morosité et nous somme enclins à la déprime hivernale.
Mais nos ancêtres ont depuis longtemps compris ce phénomène, tout comme les Scandinaves qui mettent un point d’honneur à égayer leur intérieur et célébrer la saison froide, avec comme paroxysme le solstice d’Hiver ou Noël selon les époques.
Pour un hiver Koselig, les bougies sont de mise ! c’est l’un des premiers ingrédients du bonheur à la Nordique. On s’offre un espace de protection dans son cocon, chez soi. Écouter le feu crépiter tout en dégustant une boisson chaude, regarder un film de Noël en famille, choisir des cadeaux pour ses amis, se rassembler dans l’intimité et le confort du foyer…Voilà qui fait de l’Hiver l’une des saisons paradoxalement les plus chaleureuses. Et pour les plus courageux qui souhaitent braver les éléments, une bataille de boules de neige est une bonne solution pour réchauffer les cœurs !
Une harmonie au fil des solstices
Tout au long de l’année, nous sommes donc conviés par notre environnement à ressentir et à célébrer l’instant dans toutes ses déclinaisons. A l’image de la nature, l’être humain est un animal cyclique, qui se transforme au fil des saisons. Sans chercher à les modifier et sans les subir, vivre en harmonie avec ses émotions est un précieux outil pour trouver son équilibre intérieur. Si certaines saisons sont plus mornes que d’autres, que notre niveau d’énergie baisse, rappelons-nous que c’est au repos que le cerveau créé des neurones et se développe. Lorsqu’elle est nécessaire, la mise en pause peut être bénéfique au même titre que l’activité.
Cette véritable palette d’émotions et d’environnements nous apprennent à apprécier chacun d’eux pour ce qu’ils nous apportent. Les saisons, comme les émotions, ont toutes des fonctions qui méritent d’être identifiées et comprises pour être traversées avec sérénité. Les contrastes ne sont pas non plus à négliger. Tout comme on apprécie d’autant plus une bonne tasse de thé fumante lorsque l’on revient d’une excursion dans le froid, on apprécie d’autant plus la saveur de la joie lorsque l’on peut la mettre en parallèle avec une émotion qui nous semble moins agréable, telle que la tristesse.
Observer le cycle des saisons et le comprendre est l’une des clés du bien-être Nordique, mais elle ne doit cependant pas être vécue comme un impératif : il est en premier lieu important de vous écouter.
En effet, si des émotions et activités sont propres à chaque période de l’année, il appartient à chacun de vivre le temps à son rythme, avec l’empreinte de sa propre expérience. Aucune règle n’est de mise, alors si un sorbet en octobre vous rappelle des souvenirs agréables, courez chez votre glacier favori !
“S’il n’y avait pas d’hiver, le printemps ne serait pas si agréable : si nous ne goûtions pas à l’adversité, la réussite ne serait pas tant appréciée.” Anne Bradstreet
Pour aller plus loin :
– The Emotional Calendar: Understanding Seasonal Influences and Milestones to Become Happier, More Fulfilled, and in Control of Your Life (John R. Sharp)
–Le Livre du Hygge (Meik Wiking)
A propos de l'auteure
Nina
author
Mue par une soif d’apprendre et un sincère attachement aux valeurs d’authenticité, d’intégrité et de créativité, c’est avec un goût naturel pour la diversité que Nina conçoit sa pratique du coaching en développement personnel et du MBTI. Ses sujets de prédilection sont aussi variés que la Scandinavie, la botanique, la boxe pieds-poings ou la culture DIY.
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